En vrac, et en passant, quelques oeuvres d'Art Souterrain

Karine Payette, Issue, Installation, Place des arts
Le travail de Karine Payette met en scène la figure de la demeure, qui s’avère centrale à sa pratique. L’artiste aborde le chez-soi, explorant de façon imagée la précarité du monde qui nous entoure. À l’aide de matériaux usinés, Payette met en scène des environ- nements fictifs aux allures de tableaux suspendus. Un pan de mur en décrépitude exposant la défaillance de son isolation vient questionner notre conception de la demeure en tant que refuge, la dépeignant comme une réalité fragile. Les vestiges d’une décoration désuète soulignent le passage du temps.

Randy Niessen. (In) Between 1 et2, Installation, Place Ville Marie

Passage d’un dessin de la seconde à la troisième dimension.

Sarah Fuller, You will wan to come back, Photo, Place Ville-Marie
 L’oeuvre présente une série de tableaux de l’Ouest canadien illustrant le récit d’un mythique périple à travers le territoire. Ce corpus a pour origine une passion qu’a développée Sarah Fuller pour les diners et autres restaurants de bord de route qu’elle fréquenta assidument lors de voyages multiples. Ces lieux satisfaisaient ses besoins d’anonymat et d’aventure tout en offrant une chaleureuse familiarité. C’est là qu’elle pouvait se recroqueviller avec un café, des œufs, bacon et rôties, pour écrire dans son journal, appréciant cette atmosphère éloignée des aléas de la vie quotidienne.


Mark Clintberg, Look There Listen Here, Installation, Centre Eaton
Look There Listen Here (voyez-la écoutez ici) utilise l’architecture publique comme scène de théâtre propice au dévoilement des sentiments privés. Avec cette pièce, l’artiste veut examiner comment les besoins et les engagements privés se doivent d’être exprimés dans un espace public. Le domaine public se trouve alors envahi par le domaine du privé. Clintberg explore l’ambivalence de la réaction émotive, entre désir et désintérêt.Il souhaite aussi que le spectateur puisse examiner ses propres relations avec d’autres individus et puisse «cartographier» le passage de ses émotions.

Hideki Kawashima & Corrie Peters, Un rêve, un troc, Installaton, Ville Marie

Une fois pliés, les «rêves» sont assemblés pour former un «abri».


Sylvie Cloutier, Quelqu'un, Istallation, Square Victoria.
Quarante portraits miniatures installés à divers endroits: trouvez-les.
 Au hasard d’une promenade, on remarque un caillou ; il évoque une silhouette animale, et on le ramasse… Comment peuvent être décevantes nos trouvailles sorties de leur environnement ? Par contre, certaines conservent cette force d’attraction sentie lors de la découverte. L’artiste cherche donc à créer ce fil fragile avec les passants grâce à ses miniatures. Elles agissent comme un émetteur, un murmure visuel se mêlant à la cacophonie de notre environne- ment urbain. Son projet a pour but d’attirer l’attention des gens sur de très petits objets dans un lieu public.

Marie-Eve Fortier, Points de suspension, Installation, Palais des Congrès
En furetant dans les interstices, on cherche à voir une collection de mots et d’images. Cela semble être une scène dramatique, un évènement flou, passé, ou inavoué: quelque chose comme une agression, un vol, un meurtre. Nous ne le savons pas. La fiction se construit graduellement et se modifie selon les déplacements et découvertes du visiteur qui cherche à saisir des indices, mais ceux-ci sont trop nombreux, ils se contredisent. Chacune des images en cache une autre et les mots se dérobent sous le poids de l’ensemble.


Pascale Bourguignon, Amaurose, Complexe Guy Favreau
Un œil observateur surdimensionné s’anime suivant les déplacements des passants. Nous sommes témoins et acteurs, consentants ou non, des évènements et des décisions de la société au sein de laquelle nous évoluons. Observateurs, mais aussi sujets d’observations. Le regard plus ou moins intrusif des autres nous renvoie l’image de notre place dans la société, de notre rôle au milieu de cette foule croisée quotidiennement. Nous passons, parfois nous nous arrêtons sur un sujet qui nous concerne. Parfois nous continuons notre chemin, pressés ou indifférents. Nous préférons fermer les yeux, tout comme d’autres choisissent de nous ignorer.

Seripop, J'm'en suis deja souvenu, Installation, Complexe Guy Favreau
J’m’en suis déjà souvenu est une expérience sur l’évolution physique de l’affiche dans un environne- ment donné et sur la capacité d’intervention d’un individu dans un espace urbain de plus en plus corporatisé et contrôlé. Référant au processus d’érosion naturelle des superpositions d’affiches sur les murs de la ville, l’œuvre se forme par une mutation lente et imprévisible. Ainsi, l’installation se veut un jeu avec le spectateur en l’impliquant directement dans un processus de dégradation évolutif qui, paradoxalement, révèle le sens de l’œuvre.

Charles-Antoine Blais Métivier, I love Swedish Cuisine, Palais des Congrès
I LOVE SWEDISH CUISINE questionne la représentation de l’identité culturelle dans la marchandisation commerciale ainsi que le pouvoir de la nourriture dans un rapport transitionnel avec notre consommation quotidienne. Composée de plusieurs déjeuners américains servis chez IKEA, la plus suédoise des compagnies de meubles, l’œuvre s’affirme comme une documentation paradoxale d’un entrecroisement de territoires culturels. À la façon d’un transit ou encore d’un raccourci,
le déjeuner est évoqué commeune voie qui sert à déplacer des foules pour les inciter à la consommation de meubles bon marché.




Mathieu Grenier, Dans le Cube Blanc, Palais des Congrès


Source: Art souterrain Montreal, du 25 février au 11 mars 2012