Le visage comme lieu de mémoire, Anahy Aucé



Données non identifiées, 2000
L'installation Données non identifiées est constituée d'images reproduites de personnes mortes, et d'une table d'autopsie sur laquelle sont posés les cent cubes de verre contenant les photos. Sur la table, il y a un corps social, matérialisé métaphoriquement les cubes. La table d'autopsie interroge une identité, un événement: Qui est mort? Que s'est-il passé?  Mais la forme du cube donne un autre sens à la mort : elle apparaît sous la forme d'un jeu. Le public cherche l'identité du mort derrière chaque image sur la surface du cube.

Désirs Occultes, Désillusions, 2003
Désirs Occultes, Désillusions présente des photographies imprimées sur des draps de lit, deux lits d'hôpital anciens et des pièces de verre brisé. L'artiste s'intéresse aux désirs cachés et oubliés, à ce que nous refoulons. « C'est une espèce de mort, d'effacement du contenu intérieur, émotionnel, qui ne fait plus partie du présent. Il n'arrive pas à sortir, il n'émerge pas. Métaphoriquement, les lits corroborent cette réalité en ce sens qu'ils peuvent représenter tout autant la naissance, l'intimité, la maladie, une période de fragilité. Et aussi la mort, la fin. »

Au-delà du regard, 2009
L'installation Au-delà du regard se compose de deux animations vidéo projetées sur les murs et constituées à partir de photographies d'archives de portraits de femmes du Québec et du Brésil; les codes d'identification numérique et les noms de famille de ces femmes; 400 têtes de poupée moulées en porcelaine blanche, dont certaines sont identifiées par un prénom.

«Au fond, j'essaie de montrer que la mémoire encore vivante à l'intérieur de ces regards est capable de communiquer avec nous parce que ces femmes sont encore en vie dans notre mémoire car l 'histoire d'une existence n'a pas été faite pour être archivée ou gardée dans un tiroir comme un objet. »