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L'Hôtel, 1988 Edition de tête, bois, ciment, estampes, plomb, typographique, 91.5 x 61 x 16 cm |
Le livre contient les estampes de Françoise Lavoie et les textes de Richard Raymond. Il reprend l'ordonnancement des structures de la façade d'un hypothétique hôtel. Le lecteur ouvre les deux rabats du boitier faisant office de porte pour entrer dans le livre et l'histoire.
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Hôtel, le champ du mur noir 1, 2, 1991 |
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Hôtel, le chant du mur noir, Hôtel, rue des volontaires, Les héros sont fatigués, 1991, 1992, 1993 |
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Hôtel, le nouveau monde, Hôtel, rue des volontaires, Livres, Dindons, Les héros son fatigués, 1992-1993 |
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Hôtel, rue des volontaires, Dindons, 1992-1993 |
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Les héros sont fatigués, Livres, 1993 |
«Cet espace théâtral est inspiré d'une pièce de l'allemand Peter Weiss nommée L'Instruction, un oratorio en onze chants qui relate des événements tragiques d'Auschwitz. La forte matérialité des murs joue un rôle en ce sens. Ils sont lourds, noirs, marqués par des drames. Malgré leur apparence extérieure, l'impact de ceux-ci provoque un effet d'étouffement. Ils semblent bloquer tout espoir et toute liberté. Ils n'agissent pas comme protecteurs mais bien comme inhibiteurs. Ils portent leur propre ambivalence, balançant entre le drame intérieur et les événements extérieurs. L'espace relève d'une forme géométrique symboliquement rationnelle. Le rectangle ne réjouit pas l'être lié à une cosmogonie, mais le force à la réflexion. Situé au centre de l'espace, le spectateur se retrouve semblable aux animaux passifs, accolés à la vidéo. Cet encadrement incite à un repliement non pas sur les drames personnels, mais bien sur cette incroyable volonté de destruction de certains individus face à leurs congénères et face à la vie. Un extérieur-intérieur noirci par la bêtise, détruit par celui-là même qui crée les espaces.
Louise Desaulniers, 1993»
«Mon travail est traversé par des thèmes récurrents : celui de la disparition, de l'effacement, de la mystification, en opposition à celui de la mémoire, elle-même associée à un patrimoine d’images fondatrices et identitaires. Toutes ces trames picturales traitent des rapports que cultivent nature, culture et humanité, de façon à exposer une réflexion sur la solitude, l’isolement et l’absence.
Les images deviennent des sujets qui nous renvoient à des objets absents, entre autres l’humain. Plus on montre des souvenirs, plus on rappelle leurs absences. Lutter contre l’oubli, tout en sachant que c’est un combat perdu d’avance. L’issue finale reste toujours la mort, thématique récurrente dans mon travail. Cela témoigne de mon désir de préserver l’instant passé, d’ aiguiser le regard, de raviver les souvenirs et de stimuler l’imaginaire.»