Des plombs pour les morts, Léna Goarnisson
Pour faire cette oeuvre commencée en 1997, Lena Goarnisson choisit dans la presse un fait divers dans lequel il y a eu un mort, et envoie aux proches, en mémoire du disparu, un objet en plomb. Une relation prend forme et fait trace autour d'une action commune.
La question de notre relation aux morts, mais aussi celle des rapports sociaux, a été choisie comme point de départ d'une réflexion collective. Depuis plus de 15 ans, 650 objets ont été créés, offerts au public contre une histoire ou intégrés dans une installation. Ces objets en plomb ne «peuvent pas faire image», dit l'artiste. Ils sont considérés comme des « objets de parole » puisque l'artiste se déplace à la rencontre de leurs « porteurs » et installe ainsi un dialogue, une relation dans le temps. De ces rencontres naissent parfois des créations à plusieurs voix. Ces rencontres et créations communes sont documentées par des livres, vidéos, photographies, tracts, etc.
Le plomb 40 en mémoire de Elvia Cortez, paysanne colombienne décapitée à l'explosif par un collier piégé en mai 2000, a été déposé dans la croix votive de la chapelle Santa Berbara de Ciablùn, lors d'un séjour d'été en juillet 2000 dans le chalet de la famille Dapoz à La Vál (Dolomites). Selon des amis italiens, le plomb n'y est plus.
Jeter les yeux de côté, 1992 |
Source: http://www.assoate.infini.fr